École et obésite



Auteur.e.s:

Wendy Van Lippevelde Wendy Van Lippevelde
Zakstraat 9, 9300 Aalst East-Flanders, Belgium
Mobile phone: +32 (0) 486 155580 / Email: Wendy.VanLippevelde@ugent.be
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 Lea Maes Lea Maes
Lea Maes is doctor in the medical sciences (public health).
She is full professor in the Department of Public Health.
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Caroline Braet Caroline Braet
Caroline Braet, Ph.D., is a professor in the Department of Developmental,
Personality, and Social Psychology at Ghent University in Belgium.
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Introduction

Le surpoids et l’obésité sont devenus un problème de santé mondial dans les pays à revenu faible et intermédiaire comme dans ceux à revenus élevés. Tous les groupes socio – économiques et tous les âges sont affectés [1]. Les graves conséquences sur la santé physique et psychosociale [2,3], justifient la prévention du surpoids / de l’obésité chez les enfants et les adolescents. Plusieurs modélisations des comportements relatifs à la santé (modèle socio-écologique, cadre de travail ANGELO, théorie du comportement planifié, théorie socio-cognitive) ont mis en évidence l’influence considérable de l’environnement sur les comportements en lien avec la santé des enfants [4-10]. Le but de ce chapitre est de contribuer à la compréhension du rôle et de l’importance de l’école en tant qu’institution sur la prévention de l’obésité en ciblant d’abord les conséquences négatives de l’embonpoint et de l’obésité à l’école. En deuxième lieu, nous présenterons l’influence de l’environnement scolaire sur l’obésité pédiatrique puis les atouts du cadre scolaire en matière de prévention. Nous conclurons par un aperçu détaillé du rôle des parents dans la prévention de l’obésité en milieu scolaire.

 

Conséquences négatives de l’obésité de l’enfant en contexte scolaire

Outre les conséquences sur la santé physique, l’excès de poids chez les enfants et les adolescents entraîne de graves complications psychosociales. Les enfants et les adolescents en surpoids souffrent souvent de dépression et d’anxiété [11-12], d’une mauvaise estime de soi [13-17] et de stigmatisation sociale [13,18-21], affectant leur qualité de vie (QOL) [16, 18,22]. La faiblesse de la qualité de vie et du bien-être psychosocial chez les enfants et les adolescents obèses sont comparables à ceux des enfants atteints de maladies chroniques : cancers, diabètes et maladies du tube digestif [23,24]. Buttitta et al.[23] ont effectué une revue de la littérature sur l’évaluation de la qualité de vie des enfants et adolescents obèses ou en surpoids et ont mis en évidence des scores de qualité de vie plus faibles pour le fonctionnement scolaire (limitations du travail scolaire, diminution de la perception des capacités cognitives, d’apprentissage et de concentration, sentiments négatifs vis-à-vis de l’école; difficultés et anxiété à l’école ; impact négatif sur les activités scolaires ) et la dimension sociale ( limitations des activités avec les amis, fonctionnement interpersonnel difficile dans les relations entre pairs, impact négatif sur les activités sociales, perception négative de la considération dans l’environnement social et de la capacité à nouer des liens d’amitié ) chez les jeunes en surpoids et obèses par rapport à ceux de poids normal. Des recherches antérieures ont montré que l’obésité est liée à un rendement scolaire et à un niveau d’éducation atteint inférieurs [18,25,26]. Cependant, il n’y a pas de démonstration valable d’une association de l’obésité aux compétences cognitives ou aux capacités scolaires [27,28]. Certaines données suggèrent que la diminution des résultats scolaires est attribuable à la stigmatisation sociale de l’obésité [18,29]. Les enfants et les adolescents obèses sont plus souvent victimes de moqueries, de discrimination et de préjugés que ceux non obèses [13,18]. Richardson et al. [20] ont exploré les jugements stéréotypés de l’obésité chez les enfants par le biais d’une expérience dans laquelle des enfants âgés de 10 à 11 ans ont évalué les dessins d’enfants présentant divers handicaps : 1) aucun handicap, 2) avec des béquilles, 3) en fauteuil roulant, 4) sans main gauche et 5) obèse. Ils ont constaté que les enfants aimaient moins le dessin l’enfant obèse, supposé responsable de son état. Latner & Stunkard [21] ont répliqué cette expérience en posant l’hypothèse que la forte augmentation de la prévalence de l’embonpoint / obésité au cours des 40 dernières années avait entraîné une plus grande acceptation de l’obésité. L’étude a montré que la stigmatisation de l’obésité chez les enfants était encore plus forte en 2001 qu’en 1961 [21]. D’autres études ont reproduit ces résultats et mettent en évidence une augmentation constante de la stigmatisation de l’obésité lors du développement [18,30-32]. Ces résultats soulignent l’importance des politiques anti-brimades à l’école.

Selon le point de vue du Miroir de soi de Cooley [33] et des Stigmates sociaux de Goffman [34], la stigmatisation de l’obésité peut générer chez les jeunes obèses un climat de réaction sociale négative – réelle ou perçue – à l’origine des problèmes émotionnels et comportementaux ayant pour conséquence une faible auto-efficacité et performance scolaire [18,29,35]. Il convient de noter que les écoles peuvent jouer un rôle important dans l’intensité de cette stigmatisation. Les écoles peuvent développer -avec leurs systèmes complexes de normes et de valeurs, y compris celles liées à l’apparence physique une culture scolaire où l’obésité est rendue plus acceptable chez les jeunes [26]. Plusieurs modèles et cadres de comportement liés à la santé, tels que les modèles écologiques sociaux [5-7] et le cadre de recherche sur le gain de poids de l’environnement (EnRG) [36], soulignent l’importance d’examiner les influences de l’environnement sur les comportements liés à la santé, car un environnement favorable est essentiel à la santé d’un individu. En outre, la contribution de l’environnement obésogène dans l’expansion de l’épidémie d’obésité a une signification majeure [37,38]. Par conséquent, la section suivante porte sur l’influence du milieu scolaire sur l’obésité chez les enfants.

 

Influence de l’environnement scolaire sur l’obésité chez les enfants

Swinburn et al. [10] ont développé le cadre de travail ANGELO- (grille d’analyse pour les environnements liés à l’obésité), un modèle conceptuel pour comprendre l’obégénicité des environnements, incluant quatre types distincts d’influences environnementales (c. -à- physique, économique, politique et socio – culturelles). Deux revues systématiques ont utilisé ce cadre pour identifier les facteurs environnementaux liés aux comportements liés au bilan énergétique chez les enfants et les adolescents. Ferreira et al.[39] ont centré leur revue sur les facteurs environnementaux liés à l’activité physique (AP) et ont constaté que les politiques d’AP liées à l’école (cad le temps permis de jeu libre, le temps passé à l’extérieur et le nombre de passage sur le terrain) étaient associés à l’AP. Van der Horst et al. [40] ont exploré les facteurs environnementaux liés aux comportements alimentaires, mais n’ont trouvé aucune association cohérente. Selon les études susmentionnées [39,40], seules quelques-unes traitent des influences de l’environnement sur le régime alimentaire des enfants et des adolescents et sur l’AP en milieu scolaire. Une revue systématique récente des revues [41] a confirmé ces résultats. De Vet et al. [41] n’ont pas trouvé d’associations cohérentes entre les facteurs scolaires et les comportements alimentaires. Cependant, cette revue de revues a bien montré l’importance des installations scolaires (cad, instruction sur les avantages du sport/santé, les programmes d’éducation physique scolaire /sport scolaire, l’équipement des aires de jeux scolaires, un temps autorisé de jeu / sorties sur le terrain) sur l’AP dans la jeunesse. Cependant, Harrison & Jones [42] ont mené une revue systématique des relations entre l’environnement physique de l’école et le régime alimentaire, l’activité physique et l’adiposité et mis en évidence l’influence de l’environnement physique de l’école sur la consommation alimentaire des enfants et des adolescents [42]. Selon ces auteurs, la disponibilité et l’accessibilité des aliments malsains (cad les boissons sucrées, les collations denses en énergie et à faible teneur en nutriments, les programmes de déjeuner en libre-service de mauvaise qualité) des cantines scolaires et des distributeurs automatiques aboutissent à une consommation supérieure d’aliments de mauvaise qualité, une réduction de la consommation de fruits, de légumes et de produits laitiers et augmentation des risques d’obésité. En outre, Harrison & Jones [42] ont constaté que les composantes de l’intervention modifiant la fourniture des aliments à l’école semblent avoir du succès, mais que les modifications de l’environnement physique ont une probabilité supérieure d’être efficaces en association à des changements sociaux et éducatifs pertinents. De plus, cette revue affirmait l’importance de l’environnement scolaire physique sur l’AP [42]. Sur la base des revues sus citées, il est évident que le rôle de l’environnement scolaire sur les comportements alimentaires n’est pas encore bien compris. Les futures recherches devraient donc permettre de mieux comprendre l’impact des facteurs environnementaux scolaires sur les comportements alimentaires. Reconnaissons cependant que les écoles ne constituent pas une organisation à part entière mais sont intégrées à des environnements macro-environnementaux plus vastes, dont les communautés, les systèmes de santé, les gouvernements et les industries alimentaires [10]. Selon les modèles socio-écologiques, le comportement individuel en matière de santé est affecté par et bénéficiaire à différents niveaux de l’environnement (notamment la famille, les réseaux sociaux, les organisations, les communautés et les sociétés) [4-7]. Les efforts de prévention de l’obésité doivent donc cibler ces différents types d’environnement à plusieurs niveaux afin de réduire de manière significative l’épidémie d’obésité.

 

Prévention de l’obésité en milieu scolaire

Étant donné que les enfants passent beaucoup de temps à l’école et que les écoles ont de nombreuses occasions de promouvoir la santé (par exemple, des cours d’éducation pour la santé, la création d’un terrain de jeu favorisant les AP, la fourniture de repas scolaires de bonne qualité), l’environnement scolaire est reconnu comme un bon cadre pour aborder le comportement alimentaire, l’activité physique et les comportements sédentaires (SB) des enfants [43,44]. L’OMS a lancé une « Initiative mondiale pour la santé à l’école » en 1995 visant à mobiliser et à renforcer les activités de promotion de la santé et d’éducation aux niveaux local, national, régional et mondial et à améliorer la santé des élèves, du personnel scolaire, des familles et d’autres membres via l’école. L’objectif principal de cette initiative était d’augmenter le nombre d’écoles promouvant la santé (HPS), c’est-à-dire de celles qui renforcent constamment leur caractère d’environnement de vie, d’apprentissage et de travail sains [45]. Plusieurs études indiquent que les programmes de promotion de la nutrition utilisant l’approche HPS améliorent de façon prometteuse les comportements alimentaires [46].

Les interventions ciblant à la fois l’alimentation, l’AP et le SB chez les enfants et les adolescents se sont largement déroulées en milieu scolaire. Différents résultats ont été ciblés, notamment des habitudes alimentaires saines, une augmentation de l’AP, une diminution du SB et une réduction du statut pondéral / du gain de poids. Certaines interventions utilisaient des composants uniques tels l’éducation nutritionnelle ou les changements environnementaux. La plupart combinaient plusieurs composants pour influencer les comportements liés au bilan énergétique (EBRB, Energy Balance Related Behaviors) et le statut pondéral. Plusieurs revues systématiques ont mis en évidence que des interventions en milieu scolaire bien conçues et bien mises en œuvre ont des effets positifs sur la nutrition des enfants et les comportements d’AP. Les interventions en milieu scolaire combinant des composantes éducatives et environnementales et axées sur les deux versants du bilan énergétique ont davantage de chances d’être efficaces. Néanmoins, à ce jour, les interventions en milieu scolaire n’ont eu qu’un succès limité sur les comportements et n’ont pas été efficaces sur la réduction de la prévalence du surpoids, en particulier à long terme [47-52].

Par conséquent, les stratégies de prévention devraient être étendues à d’autres milieux de vie des enfants vivent, afin de toucher et d’influencer une majorité d’enfants à un niveau substantiel et significatif. Comme les enfants passent encore beaucoup de temps à la maison avec leurs parents et que, de plus, les parents et les personnes s’occupent d’eux exercent une influence significative sur les comportements liés à l’équilibre énergétique et au développement de l’obésité [53-56], il est probable que l’implication des parents et de ces personnes dans les interventions de prévention de l’obésité renforceront l’impact à long terme et le maintien de ces efforts. Les parents devraient donc participer aussi, de façon active aux efforts de prévention de l’obésité. Dans la section suivante, un aperçu des connaissances actuelles sur la participation des parents à la prévention de l’obésité en milieu scolaire est présenté, dont des informations sur l’efficacité de leur participation, les stratégies utilisées pour les impliquer et les pratiques parentales à cibler, ainsi que les caractéristiques des parents participant à la prévention de l’obésité en milieu scolaire.

 

Rôle des parents dans la prévention de l’obésité en milieu scolaire

Un large éventail de revues systématiques a évalué l’efficacité de la participation des parents à la prévention de l’obésité en milieu scolaire sur la base des résultats comportementaux ou anthropométriques. Néanmoins, aucune preuve définitive de la valeur ajoutée de la participation des parents à la prévention de l’obésité en milieu scolaire n’a été apportée. D’une part, des recherches antérieures ont trouvé des preuves de l’efficacité de la participation des parents à une alimentation saine en milieu scolaire et à des programmes de promotion de l’AP et de prévention de l’obésité chez les enfants ou les adolescents [57-62]. Mais, aucune revue ne comprenait que les études dans lesquelles la composante parentale de l’intervention en milieu scolaire avait été évaluée séparément. La contribution de la participation parentale à l’efficacité de l’intervention n’a donc pas pu être déterminée. Ces travaux ont seulement précisé que les interventions en milieu scolaire avec une composante familiale semblaient plus efficaces que les programmes les excluant. En revanche, certaines revues systématiques ont rapporté des résultats inconsistants. Kahn et al. [63] et Thomas et al. [60] ont montré l’absence valeur ajoutée tant de la participation des parents à la promotion de l’AP en milieu scolaire que des interventions générales de prévention de l’obésité. Doak et al. [64] ont comparé les éléments d’intervention de programmes de prévention du surpoids chez les enfants en fonction de leur efficacité efficaces et constaté que les études efficaces tendaient à ne pas inclure les parents. En outre, deux méta-analyses [65,66] ont testé l’hypothèse d’effets accrus des programmes de prévention de l’obésité impliquant les parents par rapport à ceux les excluant. Stice et ses collaborateurs [66] ont constaté que la participation des parents n’augmentait pas de manière significative l’efficacité des interventions alors que Katz et al. [65] ont conclu que leur participation pouvait être utile. À ce jour, seules quelques études d’intervention portant uniquement sur les parents ou comprenant un groupe de comparaison supplémentaire ont été développées pour tester l’efficacité de la composante familiale. La plupart des efforts pour impliquer les parents sont des composantes d’interventions plus complètes [67]. Van Lippevelde et al. [68] ont réalisé une revue systématique exclusivement des études d’intervention en milieu scolaire et familial, conçues pour pouvoir déterminer la valeur ajoutée de la composante intervention parentale. Cependant, seules cinq études aux résultats inconsistants ont pu être extraites, interdisant une conclusion sur la contribution spécifique de la participation des parents à l’efficacité de la prévention de l’obésité en milieu scolaire. Les études incluses ne fournissaient pas d’informations détaillées sur le contenu, l’importance et la portée de la composante parentale de l’intervention. Par conséquent, empêchant toute déduction sur les stratégies d’intervention parentale les plus efficaces. Néanmoins, les interventions parentales comprenant un éventail de stratégies et axées sur plusieurs pratiques parentales (cad, la surveillance, l’établissement de règles, la modélisation des rôles) semblaient avoir de meilleures chances de succès. Golley et al. [69] ont obtenu des résultats similaires et constaté une efficacité accrue des interventions axées sur la famille en cas d’utilisation de techniques de changement de comportement pour ciblant les parents et leurs pratiques.

Hingle et al. [67] et O’Connor et al. [70] ont revu la littérature sur l’efficacité du type de participation des parents sur la modification de l’alimentation et de l’AP chez les enfants. Les résultats des méthodes utilisant des stratégies directes pour atteindre et impliquer les parents, tels la participation à des sessions d’éducation et de formation, le comportement familial, le conseil direct face à face ou par téléphone, sont apparus plus convaincants. Ces stratégies d’intervention parentale étaient plus susceptibles d’entraîner des changements comportementaux positifs en matière diététique et d’AP que celles aux méthodes plus indirectes (par exemple, du matériel d’information pédagogique). En outre, les stratégies parentales indirectes liées à la nutrition dans lesquelles les parents étaient engagés par le biais de leurs enfants (cad, des mises en pratique à domicile) étaient également plus susceptibles d’avoir des résultats positifs. Mais ceci ne vaut pas pour les stratégies de promotion familiale de l’AP : O’Connor et al. [70] n’ont trouvé aucun résultat positif de l’AP familiale ou des programmes d’exercice avec l’enfant. Cependant, les deux revues ont montré que les méthodes d’incitation des parents étaient le plus souvent indirectes [67,70]. Les mêmes conclusions ont été tirées par Roseman et al [71] qui ont fourni une vue d’ensemble des méthodes et des stratégies les plus courantes pour intervenir à domicile. La stratégie la plus utilisée pour éduquer les parents et leur rappeler l’importance d’une alimentation saine était d’envoyer des bulletins à la maison. Des méthodes alternatives consistaient en l’envoi de brochures et de cassettes vidéo mettant l’accent sur la modélisation des comportements souhaités. Les stratégies courantes pour impliquer activement les parents étaient l’organisation de réunions parents-enseignants, les conseils alimentaires familiaux, un forum / site Web pour les parents, les devoirs parent-enfant, la fourniture de livres de recettes ou à préparer à la maison [71]. Néanmoins, les conclusions de Hingle et al.[67] et de O’Connor et al. [70] ne permettent de tirer que des conclusions limitées sur la meilleure méthode d’implication des parents, compte tenu de la variabilité de conception des études et des résultats et mesures utilisés. De même, Golley et al. [69] ont évalué si le contenu et les techniques de changement de comportement utilisées dans les interventions axées sur la famille étaient associés à l’efficacité de l’intervention. Ils ont constaté que les interventions basées sur la famille avaient plus de chances d’être efficaces en présence de la plupart des caractéristiques suivantes: les parents étaient responsables de la participation à l’intervention et de sa mise en œuvre (plutôt que de l’enfant), un degré plus élevé d’implication parentale ayant un sens, ciblant l’apport / la densité énergétique ou choix alimentaires, l’utilisation de plus de techniques de changement de comportement et particulières (restructuration de l’environnement, établissement d’objectifs spécifiques, surveillance et identification des obstacles). L’efficacité de l’intervention augmentait également si l’utilisation de techniques de changement de comportement couvrait l’ensemble d’un processus correspondant [69].

En dépit de toutes les connaissances actuelles sur les stratégies d’intervention familiales les plus efficaces ciblant les EBRB, les revues précédentes ont révélé l’absence de données sur le nombre et les parents participant dans la plupart des études d’intervention. De plus, des études antérieures soulignaient la difficulté d’impliquer les parents dans les interventions en milieu scolaire, ceux-ci ne désirant souvent pas participer à des interventions en milieu scolaire et disposant de peu de temps libre entre leur travail et leurs occupations familiales [72,73]. Afin d’explorer les stratégies possibles pour impliquer et influencer les parents en matière de prévention de l’obésité via le milieu scolaire, Van Lippevelde et al. [74] ont mené des recherches auprès de groupes de discussion dans quatre pays européens avec des parents âgés de 10 à 12 ans afin de mieux comprendre les points de vue des parents sur la participation parentale à la prévention de l’obésité en milieu scolaire. Les parents ont proposé comme le meilleur moyen de les impliquer des activités interactives et pratiques avec leur enfant : ateliers de cuisine, de dégustation d’aliments et de nutrition, randonnées à pied ou à vélo, initiations sportives avec leur enfant. Les activités devraient être peu coûteuses, à un moment opportun, axées sur leurs enfants et non eux, n’être ni un tutorat ni théoriques, et se dérouler à l’école ou à la maison.

Dans toutes les études mentionnées, les auteurs ont souligné la difficulté à déterminer si la participation des parents avait un impact positif sur les résultats et à identifier les stratégies de participation des parents les plus efficaces. Ceci résulte de l’hétérogénéité de la conception des études, de leurs qualités, des variables et mesures utilisées pour évaluer les résultats, et de la description médiocre de l’adhésion, de l’intensité et de l’exposition à l’intervention. Par conséquent, à l’avenir les recherches devraient tenter de résoudre ce manque de clarté quant à l’importance et à l’efficacité de la participation des parents à la prévention de l’obésité en concevant des études permettant d’extraire la valeur ajoutée de la composante parentale. D’autres stratégies et canaux pour cibler efficacement l’environnement familial et les pratiques parentales doivent aussi être explorées, par exemple des interventions basées sur la communauté.

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